L’envers du décor ou l’histoire de mes œuvres

En attendant le plaisir de vous rencontrer lors de mes expositions, j'ai décidé de vous faire voyager.

Ce n’est pas dans une ville, ni dans un pays que je vais vous faire voyager, mais dans certains de mes tableaux pour vous faire découvrir mon cheminement dans ces créations.

« Couleurs et senteurs »

Histoire de la naissance de ce tableau :

Lors d’une récente balade à Paris, je suis allée visiter le marché aux fleurs de l’Ile de la Cité, un endroit pittoresque qui regorge de merveilles parfumées et de couleurs variées. A l’extérieur, j’ai remarqué un mignon petit kiosque appelé « chalet », un peu abandonné. L’idée a germé dans ma p'tite tête de lui redonner vie sur la toile.


Selon mon habitude, j’ai recherché son histoire :

« Construits au début du XXe, deux chalets prévus avant-guerre, « l’un destiné au receveur, l’autre, divisé en deux, devant servir de bureau pour l’inspecteur de police et de bureau pour le Syndicat professionnel des ouvriers jardiniers de France », prévoyait-on en 1912. Une photo parue en 1924 dans L’Intransigeant les montre en vis-à-vis. Il n’en demeure plus qu’un aujourd’hui.

(Source : http://www.louvrepourtous.fr/Marche-aux-fleurs-encore-un...)


« Mythique Fenice »

Suivez moi, je vous invite à Venise au théâtre et quel théâtre !

LA FENICE

Un peu d’histoire …..
La Fenice est un opéra construit à Venise au XVIIIe siècle dans le style néo classique. Il est avec la Scala de Milan et le San Carlo de Naples, l’un des temples les plus prestigieux de l’opéra italien.

Avec son oiseau mythologique en guise d’emblème, La Fenice de Venise est l’une des scènes les plus réputées pour l’opéra.
Verdi y a notamment créé la Traviata et Rigoletto.
Stravinsky, Britten ou encore Prokofiev ont composé des oeuvres pour ce lieu et la Callas s’y est distinguée en y tenant deux rôles dans le même mois.

Zoomez sur les partitions collées sur les loges, vous découvriez les noms de certains de ces compositeurs, musiciens et chanteurs.

Mais La Fenice reste aussi marquée depuis sa naissance par des incendies à répétition, celui de la nuit du 12 au 13 décembre 1836 puis 29 janvier 1996, alors que le théâtre est l’une des références mondiales de l’art lyrique, il est à nouveau détruit par un incendie criminel causé par deux électriciens d’une entreprise de maintenance, soupçonnés d’avoir mis le feu au théâtre pour éviter de payer des pénalités pour retard de travaux.
Rapidement, la décision est prise de le reconstruire à l’identique avec son luxe d’origine.

Regardez les décorations de la loge royale sur la gauche 

Après deux ans de travaux, la Fenice renaît de ses cendres — pour la seconde fois. Le théâtre est inauguré le 12 novembre 2003 avec La traviata de Giuseppe Verdi.

La Fenice – le Phœnix en italien – a dû savoir renaître de ses cendres.

Observez la châtelaine (bijou que les femmes du XVIII° siècle pendaient par un crochet à leur ceinture)  qui orne la robe de la violoniste

Venise retrouve l’un de ses plus précieux joyaux pour le plus grand bonheur des Vénitiens mais aussi des touristes.

J’ai été émerveillé par ce lieu qui m’a inspiré ce tableau. Chaque détail présenté en photos relate l’histoire de ce théâtre.

Voici « Mythique Fenice » – acrylique sur toile (61×52).

« Au gré du violon »

Dans le grenier familial, j’ai découvert dans un carton de vieilles partitions de musique pour violon. Je ne suis pas du tout musicienne mais j’adore le graphisme de la clé de sol, des notes qui semblent courir sur les portées et de tous ces symboles qui guident les musiciens.
Les partitions jaunies par le temps, rongées sur les bordures, parfois même le papier décomposé m’ont séduite mais plus particulièrement celle concernant le superbe poème de Ronsard « Mignonne allons voir si la rose …. »
Qui n’a pas étudié et appris ce magnifique poème.
Souvenez-vous :

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

C’est un poème sur la fuite du temps.
La première strophe évoque l’éclat de la jeunesse.
La deuxième strophe constate les dégâts du temps, la vieillesse. Ronsard pleure la fragilité de la fleur, de la beauté et de la vie.
Dans la troisième strophe le poète incite à profiter de la jeunesse, de la vie.

En cette période hors du commun, n’est ce pas une très belle invitation à profiter pleinement des bons moments de la vie …..

Inspirée par ce poème, j’ai créé petit à petit cette nouvelle toile, non sans avoir au préalable réalisé plusieurs esquisses au crayon pour vérifier la mise en page.

Avec hésitation, j’ai déchiré la partition. Était ce un sacrilège ?
J’ai collé harmonieusement des morceaux de la partition de musique sur la toile, j’ai recouvert ensuite d’un lavis marron. Selon l’épaisseur de colle, la peinture a pénétré dans le papier de partition créant des ombres. Puis, la présence d’un violon s’imposait. Armée de mes pinceaux, mes couteaux et de la peinture acrylique, je me suis mise à l’ouvrage.

Pour évoquer la beauté de la jeunesse, j’ai imaginé un masque de dentelle vénitien, est ce Cassandre, la jeune adolescente pour qui Ronsard a écrit ce poème ?????

Pourquoi ajouter une rose bleue ? ……. elle évoque le mystère, l’atteinte de l’impossible, l’espoir éternel ou la pureté d’un amour impossible.
On croit que la rose bleue est capable d’apporter la jeunesse à celui qui la détient ou de réaliser ses vœux.
Deux pétales de rose détachées rappellent que la rose comme la beauté est éphémère et se fane vite.

Quelques rappels de blanc, de bleu par ci par là et voici ma toile terminée après deux couches de vernis pour intensifier les couleurs.

Je vous présente « Au gré du violon » – acrylique sur toile (50×37 encadré).

« Une pluie de Vies» créé fin 2016.

Au premier regard, il s’agit tout simplement d’une foule de touristes qui arpentent sous l’orage les pavés de l’esplanade du Trocadéro en face de la Tour Eiffel.

Mais rappelons nous de l’actualité des années 2015/2016, de la série d’attentats meurtriers que la France a subi. A l’époque, notre message était « la vie continue »

Cette période m’a inspirée ce tableau.

Le temps est orageux, la pluie tombe en biais car le vent souffle violemment, de nombreux nuages envahissent le ciel.

Les couleurs gris/bleu/marron représentent l’ambiance triste et lourde de ces mois douloureux, mais un message d’espoir se dessine avec l’apparition d’une zone de ciel bleu.

La Tour Eiffel de toute sa grandeur traverse de sa flèche ce panorama. Cette Dame élégante, droite, en acier, identifie la force de notre pays, la France, pour surmonter l’épreuve.

Le personnage que l’on aperçoit en premier est la jeune femme dynamique dans sa marche et vêtue de jaune. Mais il y a de nombreux personnages.  Cette foule, c’est la Vie. Regardez bien…..on pourrait même l’imaginer bouger.

La position des corps, des jambes montrent une scène en mouvement. Tous les personnages marchent ou courent, les enfants sur la gauche sautent dans une flaque d’eau, les pigeons volent.

Toutes les générations sont représentées: enfants, ados, jeunes, âgés, hommes, femmes, personnes de couleurs, personnes seules, couples, familles, groupes.

J’ai positionné des personnages en limite de toile et terminés sur la tranche pour que l’œil puisse prolonger la scène, la dame en bas à gauche promène un enfant dans une poussette.

Les parapluies symbolisent la protection, le refuge, dans cette situation dramatique.

J’ai diversifié les couleurs des vêtements des personnages pour me rapprocher de la vie courante, mais la couleur dominante est le jaune. Le jaune frappe l’œil. C’est la couleur du soleil, de la fête, de la joie, donc de l’espoir.

Mon tableau « UNE PLUIE DE VIES » est un message optimiste face aux difficultés, la France se relève comme elle a toujours su le faire,  grâce à la volonté, le courage,  l’intelligence et la force de tous. La vie continue coûte que coûte.

Nos valeurs sont les meilleures armes pour surmonter les crises.

Série des masques

Comme on nous le conseille souvent en peinture il faut savoir de temps en temps sortir de sa zone de confort. C’est ce que j’ai fait après avoir travaillé plusieurs mois sur les perspectives, points de fuite, architecture etc...
Je me suis lancée……
J'avais peint plusieurs tableaux  sur le thème de Venise et son carnaval. Pour se faire un masque blanc trainait sur ma table de travail, il fut une base pour imaginer cette série de toiles particulières exprimant au travers de ma peinture des sentiments.

J’ai aussi souhaité rompre (momentanément !) mes habitudes en matière de couleurs en utilisant des couleurs très flashies pour interpeler, accrocher le regard et l’interrogation des amateurs de peinture. Pour faire ressortir ces couleurs, j’ai choisi un fond noir créé à partir d’un mélange de bleu très foncé, carmin et terre d’ombre brûlée pour un meilleur rendu. J’ai utilisé un rouleau en éponge pour obtenir un aspect grenu des 2 couches épaisses de ce mélange de noir puis une très fine couche de bleu d’outremer pour l’effet lumière bleue qui ne se voit pas malheureusement sur les photos.
Sur ce fond noir, j’ai dessiné mes croquis que j’ai peint tout en blanc pour faciliter la mise en couleur.
Techniquement, les couleurs fluos sont difficiles à manipuler au couteau, elles sont transparentes, fluides. Pour un bel effet, elles nécessitent 2 à 3 épaisseurs parfois mélangées avec du médium d’empâtement. Des couleurs plus foncées m’ont permis de créer les ombres et les reliefs. Une touche finale au couteau à pointe biseautée de quelques touches de blanc ou noir ont illuminé les couleurs.

« Double jeu »

Molière, Feydeau et bien d’autres ont écrit sur ce thème. Mais n’avons-nous pas nous-même rencontré, côtoyé dans notre Vie ces personnes qui, sous des allures bienveillantes, dissimulent leurs vraies motivations. Parfois hypocrites, sournoises, elles n’ont aucune beauté d’âme.
Ainsi, sur ma toile, les masques très colorés attirent l’œil et ce n’est qu’ensuite que l’on découvre les masques blancs, fades sans trait d’expression, inquiétants et mystérieux. Ce contraste invite à la réflexion et a suscité de nombreux échanges lors d’exposition.

« L’être humain a deux visages, celui qu’il nous montre et celui qu’il a vraiment. » (Yvon Deveault)

« L’amour et ses chimères »

Tendresse, affection ou amour, deux Êtres illustrés par des couleurs vives, lumineuses, gaies vivent pleinement l’instant présent ignorant le reste, les autres, ces regards qui les épient et les menacent. Ces derniers, je les ai représentés sous la forme de quatre personnages blancs, mi masque mi humain symbolisant l’étonnement, la colère, la moquerie, la tristesse et les menaces de la vie.

Cette toile pourrait accompagner le texte de la chanson écrite par Daniel Lavoie et Daniel De Shaime :

« Ils s'aiment comme des enfants
Amour plein d'espoir impatient
Et malgré les regards
Remplis de désespoir
Malgré les statistiques
Ils s'aiment comme des enfants
…….
Ils s'aiment comme des enfants
Comme avant les menaces et les grands tourments
Et si tout doit sauter
S'écrouler sous nos pieds
Laissons-les laissons-les laissons-les
Laissons-les s'aimer… »

« Révélation »

Au début du XVIIe siècle, le masque (notamment au théâtre) est l'accessoire de la fourberie. Il est alors la métaphore d'une attitude trompeuse.
Fantasme de jeunesse éternelle avec une peau parfaitement lisse, Socrate comparait le maquillage à une misérable tromperie
Est-ce craindre le regard des autres, cacher ses véritables sentiments, redouter le futur?
Mais que l’on ne s’y trompe pas, ces lignes sur le visage n’ont rien à voir avec notre âge réel. Elles racontent nos émotions, nos inquiétudes, nos déceptions avec les plis d’amertume.
Les rides sont aussi le reflet du bonheur de vivre !
Sur cette toile, j’ai inversé les couleurs, le masque aux couleurs fluos représentent l’image enjolivée que l’on veut donner et le blanc est ce que nous sommes. Observez bien ce masque ridé, doux, esquissant un léger sourire …..
Alors, bas les masques et vivez


« Oui, souris à tes rides, apprends à les aimer, elles parlent de ta vie, elles parlent du temps, de l’énergie qui circule »
Boris Razon